sabato 19 luglio 2008

Le 16 juillet 2008, le stade de Beyrouth ressemblait à celui de Nuremberg en 1936


Par Olivier Rafowicz



Mercredi, l’Etat d’Israël a échangé contre ses deux soldats Edad Regev et Ehoud Goldwasser des terroristes libanais vivants. Il a également restitué 199 corps de membres du Hezbollah, tués lors d’affrontements avec l’armée israélienne depuis 1982.

De façon assez générale, les Israéliens ont accepté avec beaucoup d’amertume le fait de libérer des assassins extrêmement dangereux en échange de deux soldats morts. Mais l’échange était fondé sur le principe qu’il faut tout faire et si nécessaire payer le prix le plus lourd pour ramener vivant ou mort nos soldats à la maison.

Le choc a été et reste extrêmement violent surtout lorsqu’on voit avec quelle haine, avec quelle violence, s’est exprimé celui qui a assassiné une petite fille de quatre ans en 1979, à Naharya, dans le nord d’Israël.

Samir Kuntar, membre à l’époque d’un groupe terroriste communiste libanais, a fracassé le crâne de la petite fille de quatre ans contre un rocher. Puis la voyant gémir, il a continué encore de plus bel à lui cogner la tête, sa toute petite tête contre un rocher. Cet homme là, qui a aussi tué le père de la petite fille et deux policiers, est aussi responsable de la mort de la sœur de la petite fille, étouffée par la main de sa mère qui voulait la protéger en lui évitant de pousser des cris de frayeur.

Cet assassin condamné à perpétuité, a passé prés de trente ans dans les prisons israéliennes et en sortant à l’âge de 45 ans, s’est exprimé dès sa sortie dans un grand stade au sud de Beyrouth. Il a dit vouloir revenir en Palestine, voir les Israéliens se languir du terroriste Imad Moughanieh. Il a dit enfin qu’il veut continuer à tuer les juifs.

Samir Kuntar, avec ses alliés chiites du Hezbollah, est devenu l’un des symboles du climat anti-israélien, antisémite et anti-occidental qui règne au Moyen-Orient et bien au-delà.

A Beyrouth, il a reçu un accueil royal du Premier ministre Fouad Siniora et du Président libanais Michel Suleimane. J’ai eu la nausée devant le défoulement de tant de haine exprimé par un seul homme mais surtout devant le respect, la joie, les accolades, les embrassades, que les responsables politiques libanais ont accordé à Samir Kuntar.

Comment est-il possible, même au nom de la fraternité ou de l’union entre les différentes communautés, de voir en Samir Kuntar le symbole du Liban ? Comment est-il possible que des hommes perçus comme modérés et intelligents comme Fouad Seniora puissent accorder à l’assassin d’une petite fille tant de respect ? Comment est-il possible que le président Michel Suleimane, qui a été applaudi par toute la communauté internationale lors de sa nomination, a été capable d’offrir son armée et son hélicoptère pour escorter officiellement un assassin. Ceci, dans l’indifférence la plus totale de la communauté internationale?

Je reste perplexe et profondément inquiet de la route que veut emprunter le Liban.
Je suis profondément attristé que la mort, la haine, la violence, le crime et l’extrémisme soient les valeurs que choisi le Liban aujourd’hui pour regarder vers l’avenir.
Ces deux leaders libanais qui ont hier accordé tout leur amour à Samir Kuntar, demain rencontreront des hommes d’Etat du monde entier. J’espère mais je ne suis pas naïf malheureusement que l’un d’entre eux leur dira peut-être à l’oreille qu’il ne faut pas confondre fraternité nationale et alliance avec le diable.

Hier soir, Beyrouth ressemblait à Nuremberg en 1936. Samir Kuntar et Nasrallah ressemblaient à Goebbels et à Hitler lorsque des milliers et des milliers de sympathisants criaient mort à Israël, portaient des uniformes noirs et levaient le bras en signe de salut. Ceci ne peut qu’apporter la violence, la guerre et le chaos.

Fouad Siniora et Michel Sleimane ont choisi mercredi soir, non pas un Liban libanais mais un Liban iranien et fasciste.

Les yeux de la petite fille de quatre ans ont vu le regard de Samir Kuntar avant qu’ils l’achèvent. Les yeux de la petite fille ont vu, mercredi soir, les acclamations et la joie du peuple de Beyrouth.
Nous et j’espère vous, nous n’oublierons jamais non plus les yeux de la petite fille de quatre ans froidement assassinée par Samir Kuntar.

En libérant Samir Kuntar parce que nous n’avions pas le choix, nous avons libéré le mauvais génie de la bouteille. Espérons que quelqu’un dans ce monde, nous peut-être, le remettra dans la bouteille à tout jamais.

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